Assomption de la Vierge Marie 

Auteur: Moore Gareth
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : A, B, C
Année: 1997-1998

Certains croient que le personnage qui est au centre de notre célébration d'aujourd'hui est Marie, la mère de Jésus. Ce n'est pas tout à fait vrai. C'est finalement pour une messe que nous sommes là. A cette messe, qu'est-ce que nous fêtons ? Nous fêtons Jésus Christ, comme à toutes les messes.

Pourquoi ? Nous faisons mémoire surtout de sa passion et sa mort. Le moment central de cette célébration est celui où nous nous rappelons son dernier repas avec ses disciples , ce repas qu'il a pris juste avant sa passion. C'était lors de ce repas que, prenant le pain et le vin, il leur a dit : "Vous ferez cela en mémoire de moi." Ce n'est pas Marie qui nous concerne ici, mais Jésus, sa passion et sa mort.

Mais pourquoi cela nous concerne-t-il ? Pourquoi, presque deux milles ans après sa mort, accomplissons-nous ce rite en mémoire de lui, de sa passion et sa mort, pourquoi faisons-nous ce qu'il nous a dit de faire ? Dans ce monde violent et inhumain, il y beaucoup d'hommes justes et droits qui ont été mis à mort, et nous ne faisons pas mémoire d'eux et de leur mort comme nous le faisons pour Jésus.

Jésus a cette importance spéciale pour nous parce sa mort n'était pas sa fin. Les supplices qu'il a subis et la mort qu'il a soufferte ne l'ont pas vaincu. Il est ressuscité. Dieu, source de la vie, l'a justifié en lui rendant la vie. Pour Jésus, le fait de vivre, le fait que son histoire ne se soit pas terminée dans la souffrance et la mort est très important. Pour nous aussi, cela a un certain intérêt. Nous pouvons reconnaître que c'est vraiment extraordinaire que quelqu'un soit ressuscité. Mais cela ne justifie pas deux mille ans de célébrations comme celle d'aujourd'hui. Qui est plus, on pourrait dire que si Jésus était vraiment divin, fils de Dieu, comme le prétend l'Eglise, il n'est si étonnant que cela qu'il triomphe sur mort, que son père lui rende la vie. Les dieux sont de nature immortels. Si le triomphe de Jésus sur la mort est seulement pour lui-même, la résurrection est peut-être une merveille, mais elle reste un simple fait historique qui ne nous touche pas aujourd'hui. Mais nous croyons que cette victoire est aussi pour nous. Ce n'est pas en tant que divin que Jésus est ressuscité, mais en tant qu'humain. C'est parce qu'il partage notre nature, parce qu'il est mortel comme nous, qu'il est mort, et sa victoire sur la mort est la victoire d'un homme. C'est un homme qui est mort pour nous et ressuscité pour nous. La mort qu'il a vaincue est aussi notre mort. Nous vivrons parce que Jésus vit. Jésus vit dans la résurrection. C'est la résurrection qu'il nous offre. Puisqu'il a partagé notre mort, nous partagerons sa vie. C'est le destin de nous tous, si nous nous tournons vers la vie, vers Dieu qui donne la vie. Nous croyons que nous devrons attendre la fin du monde pour partager cette vie en plénitude, mais nous ne le savons pas. Il y a peut-être des milliers de personnes qui partagent déjà cette vie de la résurrection. L'Eglise a toujours été certaine qu'il y a au moins une personne qui la partage déjà ; c'est Marie, mère de Jésus. On parle de l'Assomption comme d'un privilège extraordinaire, et c'est correct. Mais c'est aussi quelque chose d'ordinaire, parce qu'elle a déjà ce qui est offert à tout le monde. L'Assomption de Marie nous montre que la mort de Jésus était vraiment pour nous, que sa vie est aussi vraiment pour nous. C'est pourquoi il vaut vraiment la peine de célébrer sa mort et sa résurrection comme nous le faisons aujourd'hui. C'est pour nous que Dieu, en Jésus a fait tout cela, et nous pouvons vraiment chanter avec Marie : "Le Puissant fit pour moi des merveilles".