Dimanche des rameaux (année A)

Auteur: Ignace Berten
Temps liturgique: Temps du Carême
Année liturgique : A
Année: 2019-2020

Ignace Berten
Dimanche 4 avril

Ce dimanche des Rameaux, la liturgie nous invite à suivre Jésus avec le récit de saint Matthieu. Jésus entre à Jérusalem : la foule l’acclame, elle serait prête à le reconnaître comme roi… Quelques jours plus tard, cette même foule crie « Crucifie-le ! » Dans le récit évangélique, tout se joue entre, d’une part, la foule des Juifs et Jésus et, d’autre part, entre cette même foule et les pouvoirs politique et religieux. Nous pouvons dire que dans ce récit, les Juifs représentent notre humanité.

 

Ce dimanche des Rameaux, la liturgie nous invite à suivre Jésus avec le récit de saint Matthieu. Jésus entre à Jérusalem : la foule l’acclame, elle serait prête à le reconnaître comme roi… Quelques jours plus tard, cette même foule crie « Crucifie-le ! » Dans le récit évangélique, tout se joue entre, d’une part, la foule des Juifs et Jésus et, d’autre part, entre cette même foule et les pouvoirs politique et religieux. Nous pouvons dire que dans ce récit, les Juifs représentent notre humanité.

Ne sommes-nous pas aujourd’hui parmi cette foule ? Nous avons en nous des côtés lumineux, mais aussi des côtés sombres. Nous pouvons nous laisser porter par d’heureux enthousiasmes pour ce qui est bien et beau, et nous laisser manipuler en laissant monter en nous des sentiments de mépris, de haine, de rejet, voir nous laisser aller à la violence… Nous sommes des êtres mêlés et divisés.

Jésus est victime de la violence de notre monde, de la violence de notre humanité. Cette violence qui ne cesse de faire d’innombrables victimes. Cette violence qui condamne et tue les prophètes, ceux qui dénoncent l’injustice et le mal dont sont porteurs les pouvoirs, ces pouvoirs qui manipulent les lois, l’argent qui s’institue comme le maître, la religion quand elle méprise et écrase les faibles, ou  se laisse instrumentaliser par les pouvoirs… En Jésus, c’est Dieu lui-même qui s’est livré sans défense à cette violence, à la violence et au mal dont nous sommes complices.

Sur la croix, Jésus demande au Père de pardonner, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Il nous arrive aussi, parfois, de ne pas savoir ce que nous faisons. Et selon Luc, au malfaiteur condamné à la croix à côte de lui, Jésus annonce que Dieu pardonne, que la vie lui est promise. La croix est ainsi pour nous et pour notre humanité le signe que le mal dans le monde, le mal en nous, n’a pas le dernier mot : qui que nous soyons, quelle que soit notre histoire, en Jésus Dieu a pris une fois pour toutes sur lui la violence de notre monde, notre violence, notre mal, pour une espérance de vie.

Au cours de la passion, les disciples abandonnent Jésus, par la résurrection, la puissance de vie de Dieu les remettra debout et ils susciteront des disciples animés par l’Évangile : ces disciples sont aussi les représentants de notre propre fragilité et de notre foi. Se reconnaître dans la foule versatile, dans les disciples peureux au point de renier Jésus comme l’a fait Pierre, ce n’est pas s’accabler dans l’auto-accusation, mais s’ouvrir à la confiance. Comme Jésus a fait confiance aux apôtres, Dieu nous fait aujourd’hui confiance en nous appelant à être disciples véritables, animés par l’espérance et la joie partagée, porteurs de lumière.