Le pape François a décidé de faire du quatrième dimanche du mois de juillet la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. Pourquoi a-t-il choisi cette date ? C’est parce que c’est le dimanche le plus proche de la fête d’Anne et Joachim, les parents de la Vierge Marie. C’est demain, le lundi 26 juillet. En présentant cette première Journée mondiale des grands-parents, le Saint-Père a rappelé le drame de la pandémie. Cette longue période de confinement a empêché beaucoup de grands-parents de voir leurs enfants, de pouvoir les embrasser, de pouvoir leur offrir des câlins.
Et c’est face à cette grande solitude que le pape a voulu parler aux personnes âgées et leur rappeler leur nouvelle mission. Il pouvait le faire et il peut le faire parce que lui aussi est une personne âgée. Il a déjà plus de quatre-vingts ans. Comment pouvons-nous être de bons chrétiens tout en étant des personnes âgées ? Il suffit pour cela de profiter de notre propre expérience, c’est-à-dire de nous souvenir de ce que nous avons reçu de bon et de mauvais quand nous étions jeunes et que nous vivions avec des personnes âgées.
Il y a tout d’abord l’ennui de recevoir toujours et tout le temps des reproches et des remarques négatives. Combien n’avons-nous pas entendu dire : « oui, c’était mieux avant », ou bien : « ne fais pas ça comme ça, mais comme ceci ». Quand on est un enfant, on a besoin de conseils et même de punitions. Mais, quand on est devenu adulte, on a surtout besoin d’encouragement et de réconfort. Le monde autour de nous est souvent cruel et nous subissions souvent des échecs et des injustices. On n’a pas besoin de gens qui nous disent : « tu n’es qu’un idiot », mais on a besoin de gens qui nous disent : « bon, on va recommencer autrement », ou : « c’est bien, tu as réussi ». C’est une petite chose que l’on pourrait se dire aussi dans un couple, dans une famille : dire merci pour un bon repas, ou pour un petit travail qui a été fait. Mais non, on a souvent l’impression d’être considérés comme des esclaves, juste bons pour travailler, se taire et continuer. C’est cela sans doute que nous, les personnes âgées, pouvons offrir tout d’abord aux plus jeunes : non pas des conseils qui sont toujours négatifs, mais des encouragements qui peuvent être parfois positifs. Jésus n’a pas dit à Marie Madeleine : « tu n’es qu’une vile pécheresse », mais il lui a dit : « va et ne pèche plus », c’est-à-dire : « va et commence à vivre autrement ». Il ne faut pas fermer l’avenir en interdisant ceci ou cela, il faut ouvrir l’avenir en encourageant et en félicitant.
C’est cela qui nous permet de rester jeunes ou simplement en vie : nous intéresser à ce qui se passe autour de nous. C’est cela sans doute le plus grand danger pour chacun d’entre nous : ne plus s’intéresser à rien. C’est tellement plus simple de dire : « avant, on faisait les choses comme ceci ou comme cela ». C’est tellement plus beau de pouvoir dire : « comment cela marche ? Qu’est-ce que cela ? Comment cela fonctionne-t-il ? », ou bien, lorsqu’on rencontre quelqu’un, de pouvoir lui poser la question : « Apprends-moi ce qui te fait rire et ce que tu trouves beau » Alors le monde est rempli de plein de petites étoiles, celles que Dieu a posées sur les chemins de notre vie. On comprend mieux alors pourquoi Jésus s’est exclamé, plein d’admiration : « béni sois-tu, Seigneur, parce que tu n’as pas révélé tout cela à des savants, mais à des petits enfants » (Mt 11, 25). C’est à nous aussi de découvrir les merveilles de Dieu dans les catastrophes d’aujourd’hui, comme, par exemple, le bel élan de solidarité qui s’est manifesté pendant les inondations. Cela reste une catastrophe, une grande catastrophe, mais il y a eu, au milieu de tant de destructions et de dégâts, des signes étonnants de solidarité et d’amitié. C’est comme la mort de Maximilian Kolbe dans le camp d’extermination d’Auschwitz. C’est à nous, personnes âgées, riches de notre longue expérience de vie, de pouvoir trouver les signes de l’amour de Dieu dans notre vie et dans celle des nos plus petits.