Mercredi des cendres

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 2/03/22
Temps liturgique: Temps du Carême
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

Comment vivre aujourd’hui cette période de Carême ? Le jeûne et la pénitence paraissent bien difficiles, et pourtant nous voudrions vivre cette période en vérité.  Je vous propose alors de la vivre en faisant de petits efforts pour mettre le Christ au centre de notre vie.  C’est tout simple.

            Tout d’abord, le matin, commençons par saluer Dieu par une petite prière.  On commence toujours la journée en saluant les personnes que nous rencontrons.  C’est une des premières choses que les parents apprennent à leurs enfants : dire bonjour.  C’est une question de politesse.  C’est aussi un effort pour sortir de son petit monde à soi. Cette première salutation permet d’ouvrir la porte à Jésus pour qu’il puisse entrer dans notre vie et dans notre habitation. On peut dire un Notre Père et lui dire merci.  Merci d’être là, d’être vivant et de pouvoir rencontrer des gens.

            Ensuite, nous pourrions faire comme la Vierge Marie : méditer les choses de la vie.  Nous sommes souvent découragés devant la prière parce que nous n’avons pas l’impression de bien prier.  Or, Marie ne faisait pas de théologie dans sa prière.  Elle plaçait tout simplement la vie de tous les jours sous les yeux de Dieu.  Et c’est cela le plus important, pouvoir Dieu à quelqu’un (à Dieu) que nous sommes heureux ou découragés, contents ou fâchés.  Et ensuite, c’est une bonne idée de demander à Dieu : « et toi, comment ferais-tu ? Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? » Le plus important, c’est de ne pas rester enfermés dans son petit monde, mais de sortir et de voir les choses autrement, avec les yeux de Dieu, comme Marie.

            Il est d’ailleurs à ce sujet-là parfois utile de ne pas se laisser envahir par la colère ou l’impatience, et surtout par les idées noires et tristes que l’on pourrait ruminer.  Pour cela, un bon remède : réciter une dizaine de chapelet, c’est-à-dire une dizaine de Je vous salue, Marie.  En priant une dizaine de chapelet, on sort de soi, on prend ses distances et on voit les choses plus calmement.  Et surtout on les voit sous un autre point de vue, celui de Marie, c’est-à-dire de quelqu’un qui a vécu tout près de Dieu, avec Lui.

            Enfin, le soir, ce qu’on pourrait faire, c’est, avant d’aller se coucher, de repasser les événements de la journée et de rechercher le plus beau moment de cette journée.  Il y a des moments difficiles, des disputes, mais aussi de belles choses.  On se couche parfois tout énervé et on en oublie les moments d’amitié et de gentillesse.  Il faut apprendre à le faire pour ne pas passer à côté des belles choses de la vie.  Cela peut être un coup de main que quelqu’un nous a donné dans un petit travail, ou d’un sourire que quelqu’un nous a offert.  On apprend ainsi petit à petit à voir les choses de la vie sous un autre angle, celui de la gentillesse et de l’amitié, c’est-à-dire celui de Dieu.

            Tout cela n’est pas bien compliqué, mais cela nous permettrait de bien vivre ce carême, non pas comme un temps de pénitence, mais une période au cours de laquelle on met Dieu au centre de notre vie, comme Marie le faisait quand elle méditait tout cela dans son cœur.