1er dimanche de l'Avent

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 27/11/22
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2022-2023

L’Eglise fait décidément tout à l’envers. C’est aujourd’hui le début de la nouvelle année liturgique. Et alors, au lieu de faire la fête, la liturgie fait grise mine : le vert est remplacé par le mauve, signe de deuil et de pénitence. Normalement, il devrait y avoir moins de fleurs et moins de chants. C’est le temps de l’Avent, un temps de préparation pour la célébration de la fête de Noël.

            L’Eglise est en fait un peu comme une femme qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. C’est pour elle une grande joie, mais cela n’est rien en comparaison avec le bonheur qu’elle connaîtra quand elle aura donné la vie à son petit enfant. C’est à ce moment-là qu’aura lieu la fête, la grande fête. Mille questions se posent avant cela : où va-t-on mettre l’enfant et ses vêtements ? La voiture actuelle est-elle assez grande pour le conduire à la crèche ? Et cette crèche, d’ailleurs, il faudra en trouver une pas trop loin. Tout est désormais, pensé, organisé, préparé en vue de cette future naissance.

            Et c’est cela, le temps de l’Avent, une invitation à nous rappeler que nous allons connaître un grand événement, la venue du Christ dans notre vie, sur notre terre. Nous avons tellement l’habitude vivre sans le voir que nous risquons d’oublier la place qu’il devrait prendre dans notre vie. Nous sommes tellement préoccupés par la guerre, l’inflation, l’écologie que, même si tout cela est grave et important, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est d’aimer et d’être aimé, et de pouvoir le vivre à tout moment.

            Comment faire ? Auparavant, on insistait sur des actes de pénitence, comme le jeûne et le repentir. Maintenant, l’Eglise nous invite plus à faire des petits gestes de bonheur et de partage. Par exemple, certains ont une couronne de l’Avent. C’est bien, mais si cette couronne ne nous fournit pas une occasion de prier, cela devient un signe païen. Alors, dans notre salon, nous pourrions installer une image particulière pour l’Avent, comme plus tard nous mettrons la crèche pour Noël. Sortons un vieux crucifix oublié dans un armoire ou une belle image d’une église ou de la Vierge Marie. Comme cela, le soir, nous pourrons nous réunir en famille et dire tout simplement un Je vous salue Marie et un Notre Père avant d’aller se coucher. Cela ne sert à rien, diront certains. Cela change tout, répondrai-je. Car alors, de nouveau, nous laisserons un peu de place à Jésus dans notre salon et dans notre vie. Cela peut paraître stupide. Mais dire merci ou je t’aime à quelqu’un, cela aussi peut paraître stupide, mais cela donne de la lumière et de la chaleur dans notre vie.

            Mais il n’y a pas que la prière dans la vie, il y a aussi la fraternité. Il y a le froid qui s’installe et l’hiver qui approche. Cela va toucher cruellement des hommes et des femmes, des personnes âgées comme des enfants. Nous pouvons les aider non seulement en donnant un peu d’argent, mais surtout en leur apportant une aide matérielle plus personnelle lors des permanences organisées dans nos paroisses ou dans d’autres associations. Il y a aussi tous ceux et toutes celles qui vont passer les fêtes tout seuls. Nous pourrions leur apporter un petit cadeau ou peut-être même les inviter à un moment ou à un autre. Et, si nous, nous somme seuls, ce sera alors le moment ou jamais de nous lever et d’apporter de la tendresse aux autres, cette tendresse dont nous avons tellement besoin et que nous recevons quand nous la donnons. C’est que ce qu’a fait La Vierge Marie. Quand l’ange la quitta, elle n’est pas restée toute seule à la maison, mais elle est allée chez sa cousine pour l’aider.

            C’est cela, le temps de l’Avent, une préparation à Noël afin de partager ce que l’on a de plus précieux dans le cœur : le bonheur de connaître Jésus et de se savoir aimé par lui.