3ème dimanche de l'Avent

Auteur: Stéphane Braun
Date de rédaction: 11/12/22
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

Jean, dit « le baptiste » est en prison. Il entend parler de jésus, de guérisons, de prises de paroles en public et se demande s’il s’agit bien du Messie, de celui qu’il a annoncé et a baptisé dans le jourdain.

Rappelons-nous, au début du chapitre trois de Mathieu : Jean baptisait au bord du jourdain   en disant :  Moi, je vous baptise dans l’eau. Mais celui qui vient est plus fort que moi, … Lui, il vous baptisera dans l’esprit saint et le feu. A ce moment apparait Jésus venu pour se faire baptiser. Jean reconnait qu’il s’agit de celui qu’il annonce et lui dit : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi … A ce moment les cieux s’ouvrirent pour laisser entendre une voix annoncer : Celui-ci est mon fils bien aimé …

Et un peu plus tard, jean, dont le succès fait peur à Hérode, est en prison. Il est pris de doute. Il entend parler d’un Jésus qui parle et rassemble, qui rend la vue à des aveugles et remet debout des paralysés. Est-lui ce Messie dont il avait annoncé la venue imminente et qu’il avait baptisé ?

Jean, en prison, avait le temps de réfléchir. Que voulait vraiment dire ce que les prophètes et lui-même ont annoncé : Il fallait se convertir, se préparer, parce qu’un sauveur, le Messie allait arriver. Jean a lui-même insisté parce que la venue semblait imminente. Et puis, tout se passe tellement vite ! Pendant que Jean pratiquait un baptême de conversion, quelqu’un apparait derrière lui. Il se passe en Jean quelque chose d’extraordinaire et il entend même comme une voix qui lui dit que c’est bien lui le Messie dont il annonce la venue. C’est tellement extraordinaire que Jean se demande aujourd’hui s’il n’a pas rêvé, si c’est bien ce Jésus-là dont il entend maintenant parler ! Jean est en prison et va peut-être mourir. Quel est le sens de sa vie ? Est-il vraiment celui dont il a annoncé la venue et qui prolonge sa parole ? Qui ou qu’est ce Messie ? Le doute s’installe ! Jean envoie des disciples en ville pour s’informer.

Ces disciples rencontrent Jésus et lui posent la question : Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?

Jésus aurait pu répondre par oui ou non tout simplement ! Mais il commence par donner des signes de sa réalité parmi nous.

 

 

« Des signes » parce que le sens profond de la guérison va bien au-delà de sa réalité visible : Les aveuglés voient, les hésitants marchent, les morts retrouvent sens à la vie, etc. …

Jésus ne peut empêcher le doute car il relie l’incompréhension dans notre mode de pensée, dans notre cerveau, au mystère d’une autre réalité qui existe en nous. Celle du feu de l’amour qui nous est donné. Mais c’est à nous de souffler sur des braises presque éteintes ou de nous laisser emporter par Dieu lui-même devenu brasier, tout amour, au fond de nous-mêmes.

Les disciples de Jean le baptiste nous font passer d’une annonce, au début d’une expérience.

Notre histoire humaine de compréhension et de découverte de la vérité de Dieu dans notre histoire est maintenant dans une troisième étape, celle de la christologie, celle d’après le Christ.

Après l’expérience d’un Dieu qui accompagne et prend soin de son peuple avec celle des prophètes qui ont mis en garde, relancé la confiance, accompagné la patience. Il y a eu le temps, très court, de jésus, le Christ. Le temps de l’Evangile, de l’expérience d’une parole devenue nourriture qui peut guérir et d’une mort qui peut donner sens à la vie et la transmettre.

Et puis, ce troisième temps, dans lequel nous sommes, le temps de la résurrection. Le temps d’un Dieu tout amour qui prolonge la réalité de ce qu’il était en Jésus en en faisant le cadeau au cœur de chacun d’entre nous. C’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse recevoir. Nous en faisons mémoire chaque année car ce cadeau ne se renouvelle pas. Il est inépuisable !

A chaque Noël, la mémoire de Jésus renaît. Comme les bourgeons font renaître l’arbre au printemps pour que les humains s’en émerveillent et se nourrissent chaque année d’une fécondité renouvelée. Le don de l’enfant Jésus n’est pas comme l’anniversaire d’un évènement exceptionnel du premier jour de l’an un. C’est le don de l’Amour dans humanité. A nous de le gérer et d’en faire porter le fruit. C’est la responsabilité qui chaque année nous est rappelée.

Après le temps de Jésus, nous sommes donc dans le temps de l’Eglise. La durée de ce quatrième temps vers le mystère du cinquième temps, celui de la béatitude, dépend de nous.

Convertissez-vous, sa venue est proche nous disait déjà Jean, le Baptiste !

Peut-être, Amen