Il était une fois... un jour où il faisait effroyablement froid ; il neigeait depuis le matin. Le soir approchait, c’était le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue ; elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Les pieds de la pauvre enfant étaient devenus rouges et insensibles. Elle portait des allumettes qu'elle protégeait dans son vieux tablier. Personne hélas ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes ; personne ne lui avait fait l'aumône de la moindre pièce de monnaie. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue ; elle était l'image même du malheur et du désespoir. De chaque maison, sortait l'odeur de la dinde qui cuisait dans le four. Elle aperçut un recoin, où elle s'assit et se blottit cachant ses pauvres pieds sous sa jupe ; elle grelottait et frissonnait de plus en plus. L'enfant sentant ses mains geler peu à peu, décida d'allumer une allumette. Quelle flamme merveilleuse. La première flamme l'a fait rêver d'un grand poêle bien chaud, la deuxième d'un repas festif et d’un sapin lumineux et enfin avec la troisième, elle vit sa grand-mère qu'elle aimait tant. A cette dernière, elle supplie : "grand-mère, emmène-moi". Touchée par la supplication de sa petite fille, la grand-mère prit la petite dans ses bras et, s'élançant dans les airs, elle la porta bien haut, bien haut, en un lieu où il n'y a plus ni le froid, ni la faim, ni le chagrin ; c’était devant le trône de Dieu. Le matin, des passants ont trouvé le corps de la petite ; elle était morte de froid, pendant la nuit. Ils ignoraient que, même si elle avait bien souffert durant sa trop courte vie, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère le plus doux des bonheurs.
26ème dimanche ordinaire
- Auteur: Philippe Cochinaux
- Date de rédaction: 25/09/22
- Temps liturgique: Temps ordinaire
- Année liturgique : C
- Année: 2021-2022